“Mossoul renaîtra”, Alexandre Mitchell, 2022 (42 x 59cm, encre de Chine)

Le monde a été effaré par la perte humaine et culturelle de l’Irak en 2004, mais lorsque Daesh et ses drapeaux noirs sont entrés dans la ville en 2014, tels des vautours avaleurs de morts, on a vraiment eu le sentiment que nous avions atteint le bout de la route, quelque part entre ignorance et ténèbres.

Pourtant, même ces odieux djihadistes n’ont pu anéantir une telle terre, car elle est le véritable berceau de la civilisation et, parmi tous ses dons, elle a donné naissance à l’écriture.

La magnifique mosquée Al-Nuri et tant d’autres bâtiments célèbres ont été pulvérisés par ces malfrats enragés, mais avec le temps, ils seront reconstruits. Le peuple irakien est un creuset d’ethnies et de religions, mais il vit sur la terre de Gilgamesh, le premier héros de la plus ancienne épopée connue.

Et si l’on rêvait de celui qui dompta le lion, de Gilgamesh ou de son ami hirsute Enkidu, dont la statue fut découverte et mise au jour tout près de Mossoul. On pourrait même imaginer lui dire dans le style babylonien : « Lève-toi, Enkidu le sauvage, du sein de la terre, et nettoie la terre des haineux, de ceux qui sont cruels jusqu’à la moelle. »

L’Irak renaîtra des cendres de Daesh et Mossoul sera à nouveau belle. Comme on disait à Ur, il y a presque 4000 ans :

« Un cœur aimant construit une maison. Un cœur haineux détruit une maison ».

(Tablette d’argile écrite en vieux babylonien, 1900-1600 av. J.C., British Museum, obverse, 6-7).

Pour en savoir plus

  • Lafta, R., Cetorelli, V. & Burnham, G. ‘Living in Mosul during the time of ISIS and the military liberation: results from a 40-cluster household survey’, Confl Health 12, 31, 2018.


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