“Là où la liberté se meurt”, Alexandre Mitchell, 2022 (42 x 59cm, encre de Chine)

Qui n’a pas observé de loin comment certaines libertés et certains droits, en particulier ceux de la communauté LGBT en Hongrie, ont été lentement érodés au sein d’un cadre démocratique ?

Le passé récent du pays est assez chargé. Libéré par l’URSS en 1945 après avoir fait partie des puissances de l’Axe pendant la Seconde Guerre mondiale, le royaume est transformé en État socialiste (1949) et rebaptisé République populaire hongroise. Après la chute de l’Union soviétique, il devient la 3e République hongroise (1989).

Très rapidement, toutes les grandes sculptures communistes furent retirées de l’espace public. Avec une certaine conscience historique et non sans humour, les statues de Marx, Engels, Staline et bien d’autres ont trouvé leur place dans le parc Memento, un musée en plein air spécialement conçu à cet effet.

Pourtant, une sculpture emblématique est restée en place : La Libération, de Zsigmond Kisfaludi Stróbl. Elle fut érigée en 1947 en souvenir de la libération de la Hongrie par les Soviétiques.

La personnification féminine se tient au sommet de la colline de Gellért, planant au-dessus de la ville et tenant une palme de victoire de ses mains tendues.

Pour la garder, elle fut rebaptisée « Statue de la Liberté ». Dans le dessin, la statue de la Liberté est partie mourir au parc Memento. Au lieu de la palme, elle porte un œillet à bout de bras, l’un des symboles les plus élégants de la culture gay depuis le grand Oscar Wilde.

Pour en savoir plus

  • Bayer, L., ‘Hungary’s anti-LGBTQ+ law breaches human rights standards’, Politico, 13/12/2021 | online
  • Chapple, A., “Lady On The Hill: Budapest’s ‘Liberty Monument’ At 75”, Radio Free Europe, 04/04/2022 | online
  • Hungary anti-LGBTQ law to apply around churches, EURACTIV.com, 09/08/2021 | online
  • Memento Park, The spirit and statues of the communist dictatorship | online