“Miroir de sanglots”, Alexandre Mitchell, 2022 (42 x 59cm, encre de Chine)

Le titre du dessin est Miroir de sanglots comme un contrepoint au célèbre Miroir d’eau de Bordeaux, conçu par l’artiste Michel Corajoud, situé en face de la Place de la Bourse et du quai de la Garonne.

Bordeaux est une ville prospère où il fait bon vivre. Pourtant, ce miroir-ci révèle un aspect de son histoire qui resta longtemps occulté : son rôle sinistre dans le commerce d’esclaves noirs déportés d’Afrique.

La traite des esclaves à Bordeaux était une activité très lucrative : 480 expéditions recensées entre 1672 et 1837, près de 180 armateurs bordelais et 150.000 esclaves. D’autres ports français sont également impliqués dans la traite négrière comme La Rochelle, Saint-Malo, Le Havre et surtout Nantes, avec près de 1.500 expéditions. Cependant, ces villes françaises restent loin derrière les ports britanniques comme celui de Liverpool avec ses 5.000 expéditions recensées.

Le reflet de l’esclave dans le miroir est inspiré d’un groupe de statues de bronze exceptionnelles, situées près de l’ancienne place de la traite des esclaves à Stone Town (Zanzibar).

Ces dernières années, la ville de Bordeaux a pris conscience de son passé esclavagiste, qui est désormais exposé au grand jour, avec des plaques de rues commémoratives et des expositions, dans l’espoir que l’éducation du public permettra de ne pas oublier l’horreur de l’esclavage.

La loi française nº 2001-434 reconnaît la traite négrière et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Elle a été votée le 21 mai 2001 par le Parlement français.