“Respecter les dieux”, Alexandre Mitchell, 2023 (50 x 70cm, encre de Chine)
L’acropole athénienne a connu une histoire très mouvementée depuis l’Antiquité. Ces derniers temps, elle fait souvent l’actualité en raison de la bataille permanente entre les gouvernements grec et britannique pour réunir les marbres extraordinaires du Parthénon, dont la plupart sont encore conservés au British Museum.
Ce dessin est inspiré des convictions d’Antigone, de respecter les dieux et leurs lois, en particulier d’enterrer les morts. J’ai choisi un événement capital, le sac d’Athènes en 480 avant notre ère.
Les temples de l’Acropole athénienne furent détruits et leurs images divines souillées par les armées perses de Xerxès Ier lors de la deuxième invasion perse de la Grèce. Une fois les armées étrangères retournées en Orient, laissant la ville en ruines, les Athéniens n’eurent d’autre choix que d’enterrer leurs images divines et des dizaines de korai dédiés au plus profond de la roche, car elles ne pouvaient plus être vénérés ni déplacés dans un contexte profane.
Pour que le paysage reste sacré, les dieux vivants blessés furent enterrés dans une terre sacrée. De cette douloureuse mémoire enfouie est né l’un des édifices les plus exceptionnels jamais créés, le lumineux Parthénon.